Il faut ben.
Il fait ben chaud.
Pis j’ai le goût de repartir.
Nomade dans l’âme, inaccomplie dans la démarche, rarement mon chez moi n’a-t-il été ailleurs. Une fois peut-être j’ai senti qu’il était LÀ. Je vivais à New York. Je savais très bien qu’au final, je rentrerais là-bas. Ici. J’y étais, mais je n’y serais plus. Mon chez moi était là parce que ce n’était pas mon chez moi. J’en garde un souvenir nostalgique, comme si une partie de mon chez moi y était toujours.
Mais sinon je me garde presqu’entière et j’énumère les lieux, les gens, les attitudes, les changements…
En tout cas je sais que je veux me tenir tranquille et bouger doucement. Et respirer tout le temps.
J’ai écrit récemment sur Facebook que « Le quotidien, partout, m’effraie. Et je ne sais pas s’il en est un auquel je plaise et qui me plairait aussi. Il me semble que ma quête est un chapelet d’échecs qui, avec le recul, étaient tous le meilleur scénario au moment où ils se déroulèrent. »
Personne n’a commenté.
Je vais peut-être trouver que ce quotidien-ci n’est pas le plus mauvais, à vrai dire – comme dirait Serge – ça m’semble idéal, comme toujours.
J’ai pas de problème avec le paradoxe : je porte du vernis à ongle et je suis dévastée par l’existence de la faim dans le monde et la souffrance qui en découle.
Pour l’instant je réfléchis, je lis, j’observe; c’est presqu’un repli mais si on regarde comme il faut, ce n’est pas ça, non. Mais c’est clair qu’il y a quelque chose au niveau de la communication qui a changé.
Il fait bon là, la température baisse, il a commencé à pleuvoir, je suis plus fatiguée. Je vais pouvoir peut-être aller rejoindre mon homme et notre petit homme qui dorment. Ou peut-être que cette nuit je vais dormir encore ailleurs, mais juste dans la pièce d’à côté.